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Les Trente Secrets du Dieu Lune

Les Trente Secrets du Dieu Lune
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Les Trente Secrets du Dieu Lune
21 septembre 2007

Troisième Lune

Il y a beaucoup de monde silencieux au-dehors. Hormis les ronrons mécaniques des voitures et les bruits de pas, on n'entend rien. Sous le bitume, dans les entrailles disparates de l'agglomération urbaine , il n'y a déjà plus autant de monde, et le monde souterrain est encore plus silencieux. Plane donc uniquement le crissement hystérique des métros qui hérisse l'échine des rats qui jonchent les tunnels. Bien sûr la station elle-même n'est pas emplie de rongeurs bien nantis, ni de crasse d'aucune sorte, hormis peut-être quelques clochards et leurs chiens venus passer la nuit au chaud en dessous d'une lumière blanche chirurgicale.

D'ailleurs un protagoniste sorti de nulle part, un jeune homme à la chevelure vaguement hippie assis juste au-dessous d'une grosse publicité, lit un tout petit livre racorni qui est sans doute tombé plusieurs fois dans le bain  de ses lecteurs passionnés.
À proximité de lui se dresse une grande vieille très droite (exactement parallèle aux cotés de l'affiche publicitaire) qui semble démontrer que non, la sénilité ne va pas toujours de pair avec la déchéance physique.
Un sans domicile fixe a l'alcool joyeux et commence comme il peut à chanter une chanson, faisant alors en sorte que son chien grogne et lève les yeux au ciel d'un air significatif.
Ainsi se déroule l'attente du dernier métro, la nuit, partagée entre un troubadour des temps modernes, un chien qui veut dormir, une vieille à la dignité exagérée et un étudiant hippie lisant un livre dont le titre est illisible. L'ambiance est sourde et les sons résonnent, en dessous de tous ces gens silencieux qui marchent et qui roulent sans mot dire.

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13 septembre 2007

Deuxième Lune

Le voile de la nuit se posait lentement au-dessus d'une ville séculaire et hétérogène bourdonnante d'activités diverses.
Ainsi vêtue de la poussière grise de la lune pleine et des lueurs orangées de lampadaires crasseux, la vie nocturne peut enfin commencer son existence, avec ses ombres fuyantes, ses yeux qui scintillent dans l'obscurité et son pouvoir de rendre soudainement le moindre bruit suspect.
Deux chats gris se sont assis sur les toits pendant ce moment contemplatif où le soleil et la lune président le ciel au même instant suspendus. Et les deux félins si proches l'un de l'autre qu'ils en avaient l'air de discuter de métaphysique ou de leur repas du soir —à savoir deux vieilles souris de couleur indéfinie; tout en demeurant esseulés et immobiles.

Puis la nuit s'écrase et coule entre les murs, s'infiltrant dans tous les recoins perdus. Les deux chats anthracite disparaissent dans les ténèbres et le vent reste seul à résonner à travers la rue déserte.

13 septembre 2007

Première Lune

Autour de la place déserte
Régnaient seuls les reflets
Lunaires et l'herbe verte

Ciselés dans l'argent brisé
De perdus et anciens traits
Occultaient le soleil embrasé

Profondément dans le ciel
On n'y voyait que le vide
Profondément dans le vide
On n'y voyait que le ciel

Et toutes ces choses tombées dans l'oubli
Murmurent ensemble leurs vies passées
S'abandonnant à cette lune qui éblouit

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